Nous sommes des actrices et acteurs d’une éducation au numérique tout au long de la vie. Nous sommes enseignant⋅es, médiateur·rices, éducateur·rices, acteur⋅rices sociaux⋅les, aidant⋅e⋅s numériques, membres d’associations d’éducation populaire… Notre objectif, c’est d’accompagner au quotidien les citoyen⋅nes dans leur compréhension du fait social total que constitue le numérique.
Nous militons pour une éducation au numérique populaire, critique et émancipatrice. Nous estimons que cette éducation ne peut pas se limiter aux seules compétences permettant d’être les bon·nes usager⋅es ou les travailleur⋅euses dociles des technologies numériques. Nous prônons un apprentissage du numérique critique et émancipateur, qui dépasse les compétences pour viser la littératie numérique et le pouvoir d’agir.
Le numérique que nous souhaitons est choisi et non subi. Plutôt que d’être imposé d’en haut pour des raisons économiques ou politiques, il est réfléchi collectivement, en partant des besoins des utilisateur·rices. Bien souvent, la solution à un problème ne passe pas par la technique, notre numérique doit faire preuve de son utilité et ne pas s’imposer quand il est superflu.
Nous défendons un numérique accessible, où tout le monde a sa place, indépendamment de son niveau technique et sans discriminations liées au handicap, au genre, à la race, à l’orientation sexuelle, à l’âge ou à la classe. Un numérique au service de tou·tes et pas un outil de spécialistes.
Nous voulons un numérique émancipateur, qui permet à chacun⋅e de s’exprimer, de réfléchir, de créer et de transformer le monde qui l’entoure. Des révolutions arabes à #MeToo ou #BlackLivesMatter, le potentiel mobilisateur du numérique a été démontré à de multiples reprises. Mais ce potentiel est fragile et nous souhaitons contribuer à le développer et à le transmettre.
Nous contribuons à un numérique libre, fait de communs et de coopérations plutôt que de géants économiques et de compétition. De Wikipédia aux logiciels libres en passant par OpenStreetMap ou Mastodon, nous participons à un écosystème alternatif, indispensable à l’heure actuelle.
Nous prônons un numérique loyal, qui reste sous le contrôle des utilisateur·rices et ne cherche pas à les surveiller, à leur vendre des produits, ou à les rendre dépendant⋅es.
Enfin, alors que le dérèglement écologique prend de plus en plus d’ampleur, nous réfléchissons à un numérique sobre, où la question des limites naturelles et des ressources que nous consommons sont prises en compte et où les enjeux écologiques sont centraux.